Les ARMOIRIES TERRITORIALES
Les armoiries provinciales et régionales
État du Katanga ( 1960 – 1963)
repères géographiques et historiques
Le Katanga, province du sud-est de la République démocratique du Congo, est connu pour sa richesse en cuivre depuis le rapport de l’explorateur portugais de Lacerdas en 1798. On y parle du grand chef Kazembe, au sud du lac Moëro, qui possède des mines de cuivre et d'or. On voit dans le Katanga l’origine des importantes quantités de cuivre apportées, dès le XVIième siècle, aux ports du fleuve Congo et de la côte angolaise. Au XVIIIième siècle, on trouve les célèbres croisettes katangaises dans les entrepôts de la côte atlantique.
Les indigènes savent en effet travailler le métal rouge bien avant l’arrivée des Européens dans la province, ainsi qu’en témoigne de Lacerdas.
Le mystère et la légende aidant, le nom « Katanga » devient aussi synonyme d’or et de richesses fabuleuses. La région va dès lors acquérir un étrange pouvoir de fascination. C’est dans un ultime effort d’atteindre ce mystérieux Katanga dont il avait tant entendu parler et où il n’a jamais pu pénétrer que Livingstone lui-même meurt épuisé à Chitambo, dans les marais au sud du lac Bangweolo, le 1er mai 1873.
Confirmée par les prospections minières du géologue Jules Cornet en 1892, la richesse du sous-sol du Sud-Katanga (on parlera de scandale géologique !) attire les convoitises des anglais, guidés par Cecil Rhodes. Les intérêts de Léopold II et du fondateur de la Rhodésie vont s’affronter dans une course vers le Katanga afin d’y faire appliquer le droit du premier occupant. Finalement, par la Convention du 12 mai 1894 *1, entre l’Angleterre et le Roi-Souverain Léopold II, la première renonce à ses prétentions sur le Katanga.
La province est donc rattachée en 1900 à l’État Indépendant du Congo, puis, en 1908, à la colonie du Congo Belge. Les créations successives de l’Union Minière du Haut-Katanga (U.M.H.K.) et du Chemin de Fer du Bas-Congo au Katanga (B.C.K.), en octobre 1906, vont jeter les bases du remarquable développement économique de la province.
Le 11 juillet 1960, moins de deux semaines après l’accession du Congo à l’indépendance, le Katanga se déclare indépendant du Congo, sous la conduite de Moïse Tshombe..
Après une guerre civile longue et sanglante, le Katanga est réunifié avec le Congo en janvier 1963 avec l’aide des troupes de l’Organisation des Nations Unies. Cet épisode de l’histoire du Congo est appelé « la Sécession katangaise ».
En 1971, la province est rebaptisée « Shaba », par allusion à ce qui fait la richesse de la province *2, mais peut-être aussi pour effacer le souvenir de la Sécession. Elle conserve ce nom jusqu’au renversement du Président Mobutu par Laurent-Désiré Kabila en 1997.
Celui–ci lui rend alors son nom historique. « Katanga » était en effet le nom du chef indigène auquel succéda M’siri et dont il fut aussi le gendre.
Aujourd’hui encore, les riches ressources minérales du Katanga soutiennent l’économie de la République démocratique du Congo. Dans la partie méridionale de la province (le Copperbelt), se trouvent en effet de grandes réserves – non seulement de cuivre – mais aussi de cobalt, d’uranium, de cadmium, d’étain, d’or et d’argent.
Le chef-lieu de la province et deuxième ville du pays, créée en 1910 sous le nom d’Élisabethville, mérite son surnom de « Capitale du cuivre ». Les autres villes importantes du Katanga sont Likasi (ex-Jadotville), Kolwezi, Kamina et Kalemie (ex-Albertville).
Les indigènes savent en effet travailler le métal rouge bien avant l’arrivée des Européens dans la province, ainsi qu’en témoigne de Lacerdas.
Le mystère et la légende aidant, le nom « Katanga » devient aussi synonyme d’or et de richesses fabuleuses. La région va dès lors acquérir un étrange pouvoir de fascination. C’est dans un ultime effort d’atteindre ce mystérieux Katanga dont il avait tant entendu parler et où il n’a jamais pu pénétrer que Livingstone lui-même meurt épuisé à Chitambo, dans les marais au sud du lac Bangweolo, le 1er mai 1873.
Confirmée par les prospections minières du géologue Jules Cornet en 1892, la richesse du sous-sol du Sud-Katanga (on parlera de scandale géologique !) attire les convoitises des anglais, guidés par Cecil Rhodes. Les intérêts de Léopold II et du fondateur de la Rhodésie vont s’affronter dans une course vers le Katanga afin d’y faire appliquer le droit du premier occupant. Finalement, par la Convention du 12 mai 1894 *1, entre l’Angleterre et le Roi-Souverain Léopold II, la première renonce à ses prétentions sur le Katanga.
La province est donc rattachée en 1900 à l’État Indépendant du Congo, puis, en 1908, à la colonie du Congo Belge. Les créations successives de l’Union Minière du Haut-Katanga (U.M.H.K.) et du Chemin de Fer du Bas-Congo au Katanga (B.C.K.), en octobre 1906, vont jeter les bases du remarquable développement économique de la province.
Le 11 juillet 1960, moins de deux semaines après l’accession du Congo à l’indépendance, le Katanga se déclare indépendant du Congo, sous la conduite de Moïse Tshombe..
Après une guerre civile longue et sanglante, le Katanga est réunifié avec le Congo en janvier 1963 avec l’aide des troupes de l’Organisation des Nations Unies. Cet épisode de l’histoire du Congo est appelé « la Sécession katangaise ».
En 1971, la province est rebaptisée « Shaba », par allusion à ce qui fait la richesse de la province *2, mais peut-être aussi pour effacer le souvenir de la Sécession. Elle conserve ce nom jusqu’au renversement du Président Mobutu par Laurent-Désiré Kabila en 1997.
Celui–ci lui rend alors son nom historique. « Katanga » était en effet le nom du chef indigène auquel succéda M’siri et dont il fut aussi le gendre.
Aujourd’hui encore, les riches ressources minérales du Katanga soutiennent l’économie de la République démocratique du Congo. Dans la partie méridionale de la province (le Copperbelt), se trouvent en effet de grandes réserves – non seulement de cuivre – mais aussi de cobalt, d’uranium, de cadmium, d’étain, d’or et d’argent.
Le chef-lieu de la province et deuxième ville du pays, créée en 1910 sous le nom d’Élisabethville, mérite son surnom de « Capitale du cuivre ». Les autres villes importantes du Katanga sont Likasi (ex-Jadotville), Kolwezi, Kamina et Kalemie (ex-Albertville).
Drapeau et armoiries
L’État du Katanga s’attribue rapidement un drapeau rouge et blanc barré obliquement de vert et comportant trois croisettes monétaires katangaises *3 .
Ce drapeau a probablement été conçu par une agence de publicité d’Élisabethville: la barre et les couleurs correspondent au souhait émis en mai 1960 par les membres katangais du Collège exécutif général du Congo quant au choix du futur drapeau congolais *4 .
Ce drapeau a probablement été conçu par une agence de publicité d’Élisabethville: la barre et les couleurs correspondent au souhait émis en mai 1960 par les membres katangais du Collège exécutif général du Congo quant au choix du futur drapeau congolais *4 .
Ce drapeau est ensuite reproduit sous la forme d’un écu (figure 2) pour former les armoiries de l’État. Il n’est cependant pas établi si celles-ci ont été officialisées comme armoiries nationales par les autorités.
L’emblème est en tout cas représenté sur les distinctions honorifiques, comme le montre la figure 2.
Quant aux croisettes, qui rappellent la richesse minière de la province, elles sont ici représentées comme la croix de saint André, conformément à la tradition locale. Elles sont indifféremment rouges ou de couleur cuivre rouge.
L’emblème est en tout cas représenté sur les distinctions honorifiques, comme le montre la figure 2.
Quant aux croisettes, qui rappellent la richesse minière de la province, elles sont ici représentées comme la croix de saint André, conformément à la tradition locale. Elles sont indifféremment rouges ou de couleur cuivre rouge.
Blasonnement
Taillé de gueules et d’argent à la barre de sinople brochant sur la partition, chargé en pointe de trois croisettes monétaires katangaises mal ordonnées au naturel (couleur cuivre rouge) ou de gueules.
Ces armes ne sont plus en usage depuis la fin de la Sécession katangaise, mais elles sont encore utilisées aujourd’hui à l’occasion de réunions des témoins de cette période, en souvenir d’événements vécus en commun.
Signification :
Le rouge symbolise la bravoure du peuple et le sang qu’il verse pour défendre sa patrie, le sinople l’espoir et l’argent la pureté ; quant aux petites croix de cuivre (dites « croisettes monétaires katangaises »), elles étaient l’emblème du roi (Mwami) M’siri qui gouvernait ce pays (le Royaume du Garengaze) avant son annexion par l’État Indépendant du Congo, en 1894 et évoquent la richesse minière en cuivre du Katanga.
Signification :
Le rouge symbolise la bravoure du peuple et le sang qu’il verse pour défendre sa patrie, le sinople l’espoir et l’argent la pureté ; quant aux petites croix de cuivre (dites « croisettes monétaires katangaises »), elles étaient l’emblème du roi (Mwami) M’siri qui gouvernait ce pays (le Royaume du Garengaze) avant son annexion par l’État Indépendant du Congo, en 1894 et évoquent la richesse minière en cuivre du Katanga.
1 Voir plus loin, p. 56, note 114.
2 « shaba » signifie « cuivre » en kiswahili.
3 Hissé la première fois le 19 juillet 1960, il est confirmé par une loi votée le 28 juillet (Moniteur du Katanga n°10 du 7 décembre 1960).
4 Voir plus haut, « les armoiries nationales », p.39, note 88. Il est permis de se demander si le projet initial ne prévoyait pas le jaune au lieu du blanc, car le drapeau aurait alors réuni les trois couleurs panafricaines, conformément au vœu de certains membres du Collège exécutif ?
2 « shaba » signifie « cuivre » en kiswahili.
3 Hissé la première fois le 19 juillet 1960, il est confirmé par une loi votée le 28 juillet (Moniteur du Katanga n°10 du 7 décembre 1960).
4 Voir plus haut, « les armoiries nationales », p.39, note 88. Il est permis de se demander si le projet initial ne prévoyait pas le jaune au lieu du blanc, car le drapeau aurait alors réuni les trois couleurs panafricaines, conformément au vœu de certains membres du Collège exécutif ?
©Patrick Pierloz 2017