Les armoiries du Congo
(de 1877 à nos jours) 3/3
Le Congo indépendant
Les armoiries de la République du Congo-Léopoldville (1960 – 1963)
La question du choix d’emblèmes nationaux pour le futur Congo indépendant fut officiellement abordée par le Collège exécutif général *1 réuni à Bukavu le 6 mai 1960.
Le futur Premier Ministre, Patrice Lumumba, suggéra un drapeau analogue à celui du Congo Belge, auquel seraient adjointes le long de la hampe six petites étoiles d’or symbolisant les six provinces du pays (Équateur, Kasaï, Katanga, Kivu, Léopoldville et Orientale).
Le futur Premier Ministre, Patrice Lumumba, suggéra un drapeau analogue à celui du Congo Belge, auquel seraient adjointes le long de la hampe six petites étoiles d’or symbolisant les six provinces du pays (Équateur, Kasaï, Katanga, Kivu, Léopoldville et Orientale).
Ce drapeau, qui est adopté par le Collège exécutif le 22 mai 1960 et hissé pour la première fois le 30 juin lors de l’accession du pays à l’indépendance, veut symboliser l’autonomie de chaque province dans l’unité du Congo, le bleu représentant l’immensité du ciel congolais, l’or, sa richesse, et les petites étoiles, l’espoir dans l’avenir.
Ce drapeau restera associé à Patrice Lumumba qui exerça les fonctions de Premier Ministre du premier Gouvernement du Congo-Léopoldville jusqu’à la fin de l’année 1960.
Les nouvelles armoiries nationales (figure 2) ne sont que la copie de ce drapeau.
Elles sont utilisées jusqu’au 1er juillet 1963.
Ce drapeau restera associé à Patrice Lumumba qui exerça les fonctions de Premier Ministre du premier Gouvernement du Congo-Léopoldville jusqu’à la fin de l’année 1960.
Les nouvelles armoiries nationales (figure 2) ne sont que la copie de ce drapeau.
Elles sont utilisées jusqu’au 1er juillet 1963.
Il faut remarquer que le choix de ce drapeau et de ces armoiries est suggéré par Patrice Lumumba sans l’accord des partis politiques congolais de l’opposition, qui les condamnent parce qu’ils rappellent trop nettement le pouvoir colonial.
Les opposants marquent des préférences pour un drapeau blanc, vert et rouge à bandes diagonales *2 avec des emblèmes spéciaux pour chaque province (un léopard pour l’Équateur, un palmier pour le Kasaï, etc…). Ce projet n’est finalement pas retenu. Bien qu’il constituât un témoin de la période coloniale, le pavillon d’azur à l’étoile d’or représente encore le symbole de l’unité territoriale du Congo.
Il faut signaler l’existence d’un autre modèle d’armoiries nationales, présenté par Neubecker *3 comme celui de la République du Congo de 1960 à 1963. Ce modèle est aussi signalé dans la bande de titre d’un numéro du Bulletin officiel paru quelques mois avant la date fixée pour l’accession à l'indépendance du Congo Belge. Ce blason (figure 3) pour lequel je ne dispose pas d’autres informations semble en tout cas avoir été peu diffusé.
Les opposants marquent des préférences pour un drapeau blanc, vert et rouge à bandes diagonales *2 avec des emblèmes spéciaux pour chaque province (un léopard pour l’Équateur, un palmier pour le Kasaï, etc…). Ce projet n’est finalement pas retenu. Bien qu’il constituât un témoin de la période coloniale, le pavillon d’azur à l’étoile d’or représente encore le symbole de l’unité territoriale du Congo.
Il faut signaler l’existence d’un autre modèle d’armoiries nationales, présenté par Neubecker *3 comme celui de la République du Congo de 1960 à 1963. Ce modèle est aussi signalé dans la bande de titre d’un numéro du Bulletin officiel paru quelques mois avant la date fixée pour l’accession à l'indépendance du Congo Belge. Ce blason (figure 3) pour lequel je ne dispose pas d’autres informations semble en tout cas avoir été peu diffusé.
On retrouve dans ces deux blasons (figures 2 et 3) les éléments du drapeau de l'A.I.A. - la couleur azur et l'étoile d’or - mais complétés par les six petites étoiles représentant les six provinces créées par l’Administration coloniale.
Par contre, la référence à Léopold II disparaît (l'écu au lion), ce qui est assez normal, de même que la symbolisation du fleuve Congo, ce qui est plus étonnant, car on se prive ainsi d’un élément de l’unité territoriale et politique du pays.
Pour être complet, mentionnons ici aussi un troisième modèle qui apparaît sur les timbres-postes émis en janvier 1963 à l’occasion du congrès de l’Union Postale Internationale, où les étoiles sont accompagnées par un cor postal.
Par contre, la référence à Léopold II disparaît (l'écu au lion), ce qui est assez normal, de même que la symbolisation du fleuve Congo, ce qui est plus étonnant, car on se prive ainsi d’un élément de l’unité territoriale et politique du pays.
Pour être complet, mentionnons ici aussi un troisième modèle qui apparaît sur les timbres-postes émis en janvier 1963 à l’occasion du congrès de l’Union Postale Internationale, où les étoiles sont accompagnées par un cor postal.
Les armoiries de la République Démocratique du Congo (1963 – 1964)
L’adoption d’un nouveau drapeau national fait suite à la réunification territoriale du pays, en 1963, après la liquidation des mouvements séparatistes de certaines provinces (Katanga, Sud-Kasaï, province de Stanleyville) surgis immédiatement après la déclaration de l’indépendance.
Il devient nécessaire d’adopter un nouveau drapeau car le gouvernement rebelle de Stanleyville (aujourd’hui Kisangani) a également utilisé le drapeau national de 1960. En outre, le nombre de provinces étant passé de six à vingt, le premier drapeau devient obsolète car sa symbolique ne représente plus rien.
Le 30 juin 1963, le gouvernement décide donc d’adopter un nouveau drapeau (figure 5) ; un écu qui copie fidèlement ce drapeau apparaît peu après, faisant figure d’armes nationales (figures 6 et 7). Le caractère officiel de ces dernières n’est pas confirmé.
Il devient nécessaire d’adopter un nouveau drapeau car le gouvernement rebelle de Stanleyville (aujourd’hui Kisangani) a également utilisé le drapeau national de 1960. En outre, le nombre de provinces étant passé de six à vingt, le premier drapeau devient obsolète car sa symbolique ne représente plus rien.
Le 30 juin 1963, le gouvernement décide donc d’adopter un nouveau drapeau (figure 5) ; un écu qui copie fidèlement ce drapeau apparaît peu après, faisant figure d’armes nationales (figures 6 et 7). Le caractère officiel de ces dernières n’est pas confirmé.
Le choix du drapeau résulte d’un compromis entre les différentes tendances de mai 1960, la barre étant à l’époque le vœu de l’opposition. Le rouge est pourtant perçu par de nombreux congolais comme une allusion au sang versé par les martyrs de l’Indépendance. Pour Whitney Smith *4 le jaune serait le symbole de la prospérité, et l’unique étoile au canton dextre, celui de l’unité. Ndaywel è Nziem *5 voit dans l’étoile jaune le symbole de la richesse minière du pays.
D’après R. Harmignies : « L'adjonction de la barre rouge et jaune doit avoir été inspirée des couleurs favorites de nombre de jeunes républiques africaines qui ont choisi les couleurs du premier État indépendant d’Afrique, l’Éthiopie *6. Toutefois la combinaison avec le vert était impensable au Congo à l'est du fleuve: cela aurait rappelé le drapeau du Congo-Brazzaville voisin mais inamical à l'époque. Comme on aime toujours à trouver un symbole dans son drapeau national, les Congolais ont tendance à voir dans la barre rouge le sang des « martyrs de l'Indépendance », et le liséré jaune ne serait là que pour la visibilité »*7 .
Si ce drapeau (figure 5) est utilisé jusqu’en octobre 1971, le blason, lui, est remplacé dès août 1964.
D’après R. Harmignies : « L'adjonction de la barre rouge et jaune doit avoir été inspirée des couleurs favorites de nombre de jeunes républiques africaines qui ont choisi les couleurs du premier État indépendant d’Afrique, l’Éthiopie *6. Toutefois la combinaison avec le vert était impensable au Congo à l'est du fleuve: cela aurait rappelé le drapeau du Congo-Brazzaville voisin mais inamical à l'époque. Comme on aime toujours à trouver un symbole dans son drapeau national, les Congolais ont tendance à voir dans la barre rouge le sang des « martyrs de l'Indépendance », et le liséré jaune ne serait là que pour la visibilité »*7 .
Si ce drapeau (figure 5) est utilisé jusqu’en octobre 1971, le blason, lui, est remplacé dès août 1964.
Les armoiries du Zaïre (1964 – 1997)
repères historiques *8
Entre 1965 et 1971, un nouvel ordre politique national se manifeste, dont les éléments majeurs sont la création d’un parti politique unique, le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR), inspiré par une doctrine politique nommée « le nationalisme congolais (zaïrois) authentique », défini comme une « philosophie ».
L’idéologie du MPR est l'Authenticité, et sa démarche, le Recours à l'Authenticité. L'ensemble de ce schéma constitue le mobutisme, conçu comme étant l'enseignement, la pensée et l'action du Président-fondateur Mobutu.
Celui-ci en précise la définition au siège des Nations-Unies le 4 octobre 1974 :
« L'authenticité est une prise de conscience du peuple zaïrois de recourir à ses sources propres, de rechercher les valeurs de ses ancêtres, afin d'en apprécier celles qui contribuent à son développement harmonieux et naturel. C'est le refus du peuple zaïrois d'épouser aveuglément les idéologies importées. C'est l'affirmation de l'homme tout court, là où il est, tel qu'il est, avec ses structures mentales et sociales propres » .
Pour concrétiser la recherche de l’Authenticité, dans le but de débarrasser le pays des séquelles d'un passé révolu, les membres du Bureau Politique et du gouvernement décident le 27 octobre 1971 de redonner son nom d'origine de «Zaïre» au fleuve qui traverse le pays ; le nom du pays devient « la République du Zaïre». La révolution terminologique s’étend à tous les aspects de la géographie mais aussi de la vie économique et sociale du pays.
Le drapeau national change lui aussi.
L’idéologie du MPR est l'Authenticité, et sa démarche, le Recours à l'Authenticité. L'ensemble de ce schéma constitue le mobutisme, conçu comme étant l'enseignement, la pensée et l'action du Président-fondateur Mobutu.
Celui-ci en précise la définition au siège des Nations-Unies le 4 octobre 1974 :
« L'authenticité est une prise de conscience du peuple zaïrois de recourir à ses sources propres, de rechercher les valeurs de ses ancêtres, afin d'en apprécier celles qui contribuent à son développement harmonieux et naturel. C'est le refus du peuple zaïrois d'épouser aveuglément les idéologies importées. C'est l'affirmation de l'homme tout court, là où il est, tel qu'il est, avec ses structures mentales et sociales propres » .
Pour concrétiser la recherche de l’Authenticité, dans le but de débarrasser le pays des séquelles d'un passé révolu, les membres du Bureau Politique et du gouvernement décident le 27 octobre 1971 de redonner son nom d'origine de «Zaïre» au fleuve qui traverse le pays ; le nom du pays devient « la République du Zaïre». La révolution terminologique s’étend à tous les aspects de la géographie mais aussi de la vie économique et sociale du pays.
Le drapeau national change lui aussi.
Les armoiries
Signe annonciateur de cette recherche « d’Authenticité », de nouvelles armoiries avaient été officiellement introduites le 1er août 1964 : il s’agit de « l’emblème léopard » dont la figure centrale avait été choisie comme animal national dès juin 1963.
Ces armoiries symbolisent le régime du président Mobutu et sont associées à la période où le Congo s’appelait « Zaïre ». Elles restent en usage jusqu’au renversement de Mobutu, en mai 1997.
L’observation des armoiries ci-dessous (figures 8 à 13) traduit une évolution vers une représentation de moins en moins héraldique, car l’écu finit par disparaître.
Si l’allure du thème central de ces armoiries ne varie guère, il faut remarquer pour certains éléments les variations au niveau des couleurs (la feuille de palmier, la défense d’éléphant) dont la raison n’est pas connue.
Ces armoiries symbolisent le régime du président Mobutu et sont associées à la période où le Congo s’appelait « Zaïre ». Elles restent en usage jusqu’au renversement de Mobutu, en mai 1997.
L’observation des armoiries ci-dessous (figures 8 à 13) traduit une évolution vers une représentation de moins en moins héraldique, car l’écu finit par disparaître.
Si l’allure du thème central de ces armoiries ne varie guère, il faut remarquer pour certains éléments les variations au niveau des couleurs (la feuille de palmier, la défense d’éléphant) dont la raison n’est pas connue.
Exception confirmant la règle, les armoiries de 1964 ne dérivent pas du drapeau national congolais, pas plus qu’elles n’ont elles-mêmes inspiré le nouveau drapeau introduit en novembre 1971 et à propos duquel R. Harmignies a rédigé l’article qui suit *11 :
ADIEU AU DRAPEAU CONGOLAIS
Voici le nouveau drapeau zaïrois
Depuis juin 1963 déjà, la République démocratique du Congo avait modifié sensiblement son drapeau, hérité de l’État Indépendant léopoldien et de la Colonie du Congo Belge. L'étoile africaine centrale avait été déplacée au canton, et l'emblème traversé en diagonale d'une large bande rouge liserée de jaune, cependant que les 6 petites étoiles ajoutées en juin 1960 étaient supprimées*12.
Un changement plus radical vient d'intervenir, par lequel le drapeau congolais passe désormais au rang des emblèmes historiques. Les membres du Bureau politique du «Mouvement populaire de la Révolution» et du gouvernement congolais ont décidé qu'à dater du 27 octobre 1971 la République démocratique du Congo s'appellerait «République du Zaïre» ; il s'ensuit, entre autres choses, que son drapeau national est modifié.
Le nouvel emblème a été présenté officiellement par le Président Mobutu le 21 novembre 1971. Ce drapeau est de couleur verte, symbole de l'espoir, de la confiance et de la foi dans l'avenir du pays; au centre figure un cercle de couleur jaune, ce cercle symbolisant la cohésion et l'unité de la nation, le jaune signifiant prospérité et richesse nationale; dans le cercle, un avant-bras droit brandit le flambeau de la révolution aux flammes rouge vif, couleur du sang des martyrs *13. Le projet du drapeau zaïrois a été conçu et dessiné par un élève de l'Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, et légèrement modifié par le Président lui-même, avant d'être approuvé par l'Assemblée nationale. Le flambeau est, depuis sa fondation, l'emblème du « Mouvement populaire de la Révolution » , instance constitutionnelle suprême du pays; les couleurs verte, jaune et rouge sont celles qui ont eu, entre 1957 et 1962, la faveur de nombre d’États africains noirs; elles furent reprises du drapeau éthiopien, emblème du premier État indépendant d' Afrique *14.
Quant à sa géométrie, le drapeau a les proportions 2 sur 3, et le diamètre du cercle égale les 8/15". du guindant.
Les armoiries nationales de la 2ème République Démocratique du Congo
premier modèle (1997 – 1999)
En mai 1997, Laurent - Désiré Kabila, ancien compagnon de Lumumba, renverse le régime de Mobutu, qui s'enfuit du pays. Il prend le pouvoir et redonne au pays le nom de République Démocratique du Congo donné en 1966. Il reprend aussi le drapeau avec les étoiles des 6 provinces de 1960.
Quant aux armoiries nationales, il conserve (provisoirement) celles du Zaïre, mais en les modifiant (figure 14) ; voici leur description dans la Constitution de la nouvelle République Démocratique du Congo (octobre 1998) :
« Ses armoiries se composent d'une tête de lion encadrée, à gauche, d'une branche de palmier et d'une flèche et, à droite, d'une pointe d'ivoire et d'une lance, le tout reposant sur une pierre ».
On constate que la banderole comportant la devise du Zaïre a disparu, remplacée par une simple pierre, et que la tête de léopard est devenue … une tête de lion, sans modification du graphisme ! Le texte ne donne aucune précision quant aux couleurs.
« Ses armoiries se composent d'une tête de lion encadrée, à gauche, d'une branche de palmier et d'une flèche et, à droite, d'une pointe d'ivoire et d'une lance, le tout reposant sur une pierre ».
On constate que la banderole comportant la devise du Zaïre a disparu, remplacée par une simple pierre, et que la tête de léopard est devenue … une tête de lion, sans modification du graphisme ! Le texte ne donne aucune précision quant aux couleurs.
deuxième modèle (1999 – 2002)
Les premières armoiries adoptées en 1960 par le Congo-Léopoldville sur la suggestion de Patrice Lumumba ont été reprises par le Président Laurent-Désiré Kabila en avril 1999 (figure 15), tout comme il avait déjà repris son drapeau en 1997, afin de montrer sa volonté de rompre avec le régime du Président Mobutu et d’affirmer sa filiation spirituelle à Lumumba dont il était l’un des partisans.
Vers de nouveaux emblèmes nationaux
La question des emblèmes nationaux du Congo était inscrite dans les récents travaux de rédaction de la Constitution de transition. Réunis à Matadi du 1er au 17 juin 2002, les 60 délégués chargés de la rédaction ont examiné différentes propositions concernant le choix d’un pavillon national, d’une devise et des armoiries.
Deux propositions se sont également affrontées pour ce qui est de l'emblème. Pour les uns, dont le Gouvernement, il faut conserver le drapeau bleu ciel frappé d'une grande étoile jaune au centre et de 6 petites étoiles rangées longitudinalement du côté de la hampe; et pour les autres, la préférence s’orientait vers le drapeau bleu ciel orné d'une étoile dans le coin supérieur gauche et traversé par une bande rouge finement encadrée de jaune *15.
La divergence sur la devise se limitait à l’ordre de succession des mots: « Justice, Paix, Travail » rivalisant avec « Paix, Justice, Travail », adopté par la majorité.
Pour les armoiries, la tête de lion était en compétition avec celle du léopard. Les uns, dont le Gouvernement, avaient proposé que « les armoiries se composent d'une tête de lion encadrée par deux lauriers, au centre des mains en croisées ». Tous les autres suggéraient que « les armoiries se composent d'une tête de léopard encadrée à gauche d'une branche de palmier et d'une flèche et, à droite, d'une pointe d'ivoire et d'une lance, le tout reposant sur une pierre ».
Finalement, la Constitution de transition adoptée par la République Démocratique du Congo conformément aux résolutions du Dialogue inter-congolais de Sun City (République d'Afrique du Sud) du 25 février au 12 avril 2002, et à l'Accord signé à Prétoria le 17 décembre 2002, prévoit dans son article 4 que :
- l’emblème est le drapeau bleu ciel frappé d'une grande étoile jaune au centre et de six petites étoiles jaunes de dimension identique et rangées longitudinalement du côté de la hampe ;
- que sa devise est "Démocratie, Justice, Unité" ;
- et que ses armoiries se composent d'une tête de lion encadrée par deux lauriers avec au centre des mains entrecroisées.
Deux propositions se sont également affrontées pour ce qui est de l'emblème. Pour les uns, dont le Gouvernement, il faut conserver le drapeau bleu ciel frappé d'une grande étoile jaune au centre et de 6 petites étoiles rangées longitudinalement du côté de la hampe; et pour les autres, la préférence s’orientait vers le drapeau bleu ciel orné d'une étoile dans le coin supérieur gauche et traversé par une bande rouge finement encadrée de jaune *15.
La divergence sur la devise se limitait à l’ordre de succession des mots: « Justice, Paix, Travail » rivalisant avec « Paix, Justice, Travail », adopté par la majorité.
Pour les armoiries, la tête de lion était en compétition avec celle du léopard. Les uns, dont le Gouvernement, avaient proposé que « les armoiries se composent d'une tête de lion encadrée par deux lauriers, au centre des mains en croisées ». Tous les autres suggéraient que « les armoiries se composent d'une tête de léopard encadrée à gauche d'une branche de palmier et d'une flèche et, à droite, d'une pointe d'ivoire et d'une lance, le tout reposant sur une pierre ».
Finalement, la Constitution de transition adoptée par la République Démocratique du Congo conformément aux résolutions du Dialogue inter-congolais de Sun City (République d'Afrique du Sud) du 25 février au 12 avril 2002, et à l'Accord signé à Prétoria le 17 décembre 2002, prévoit dans son article 4 que :
- l’emblème est le drapeau bleu ciel frappé d'une grande étoile jaune au centre et de six petites étoiles jaunes de dimension identique et rangées longitudinalement du côté de la hampe ;
- que sa devise est "Démocratie, Justice, Unité" ;
- et que ses armoiries se composent d'une tête de lion encadrée par deux lauriers avec au centre des mains entrecroisées.
Comme on peut le constater, ces emblèmes présentent deux innovations : les mains entrecroisées dans les armes, et l'apparition de nouveaux idéaux dans la devise, la démocratie et l’unité, jamais évoqués jusqu’ici à dans ce contexte.
Pour le drapeau, il est manifeste que le vieux pavillon de l’A.I.A. reste une référence toujours vivante *16.
Quant aux armoiries, elles traduisent le retour au modèle avec la face de fauve créé au temps du Président Mobutu et modifiés par Laurent-Désiré Kabila en 1998. Remarquons aussi que cet emblème est d’azur et d’or, comme le vieux pavillon de l’E.I.C.
Pour le drapeau, il est manifeste que le vieux pavillon de l’A.I.A. reste une référence toujours vivante *16.
Quant aux armoiries, elles traduisent le retour au modèle avec la face de fauve créé au temps du Président Mobutu et modifiés par Laurent-Désiré Kabila en 1998. Remarquons aussi que cet emblème est d’azur et d’or, comme le vieux pavillon de l’E.I.C.
Les armoiries actuelles
Le 18 février 2006, un nouveau drapeau et de nouvelles armoiries sont adoptés. L'article 1 de la nouvelle Constitution de la RDC fixe les caractéristiques des emblèmes nationaux.
Son emblème est le drapeau bleu ciel, orné d'une étoile jaune dans le coin supérieur gauche et traversé en biais d'une bande rouge finement encadrée de jaune.
Les armoiries se composent d'une tête de léopard encadrée, à gauche et à droite, d'une pointe d'ivoire et d'une lance, le tout reposant sur une pierre.
Devise :Justice - Paix- Travail, en lettres d'or sur listel de gueules entourant les armoiries et reposant sur la pierre.
Son emblème est le drapeau bleu ciel, orné d'une étoile jaune dans le coin supérieur gauche et traversé en biais d'une bande rouge finement encadrée de jaune.
Les armoiries se composent d'une tête de léopard encadrée, à gauche et à droite, d'une pointe d'ivoire et d'une lance, le tout reposant sur une pierre.
Devise :Justice - Paix- Travail, en lettres d'or sur listel de gueules entourant les armoiries et reposant sur la pierre.
1 Organe de transition associant l’exécutif colonial et les futurs dirigeants congolais.
2 Couleurs et disposition que l’on retrouve quelques semaines plus tard (le 19 juillet 1960) dans le drapeau de l’État du Katanga! Voir plus loin, p. 52 ss.
3 O.Neubecker: op. cit. 1977, p.141, ainsi que O.Neubecker et W. Rentzmann: « 10.000 Wappen und Emblemen », Battenberg Verlag, München, 1974, p. 125.
4 Whitney Smith, op.cit., 1976, p 202.
5 Ndaywel è Nziem, « Histoire générale du Congo », Ed. De Boeck & Larcier, Duculot, Paris, Bruxelles, 1998, p. 637.
6 L’Éthiopie (ou Abyssinie) est le seul État africain à avoir gardé son indépendance. Le premier État à avoir acquis son indépendance est le Ghana, en 1957 : son drapeau portait les mêmes couleurs que celui de l’Éthiopie (vert, rouge et jaune – voir figure 46 ) mais disposées autrement. Plus tard, la Guinée (1958), le Congo Brazzaville (1958) et le Mali (1959), pour ne citer que ceux-là, ont également adopté des drapeaux nationaux reprenant ces mêmes couleurs, devenues celles du mouvement panafricain.
7 R. Harmignies, op.cit., Zürich, 1967, p. 51.
8 Voir I. Ndaywel è Nziem : op. cit., pp. 675 ss.
9 In O. Neubecker, et W. Rentzmann: op. cit., p. 191. La figure 47 a été mise en couleur par l’auteur.
10 La feuille de palmier devrait être de sinople, et les armes, probablement de teintes « naturelles ».
11 In « Le Parchemin », 1972, p.24.
12 Voir Le Parchemin, n°61, 1960, p. 104 et R. Harmignies, « Histoire du drapeau du Congo, de l’État indépendant à la République démocratique », in « Recueil du IIième Congrès intern. de Vexillologie », Zürich, 1967, p. 47 et ss.
13 Déclaration du directeur du Bureau politique, reproduite dans la presse de Kinshasa du 21 nov. 1971.
14 Voir A. Rabbow, « Lexikon politischer Symbole » , Münich 1970, p. 174. verbo Panafrikanische Farben.
15 En fait, cela revenait donc à choisir entre le drapeau de 1960 et celui de 1964.
16 Car les couleurs et les éléments des armoiries provenant du drapeau de l’A.I.A. sont manifestement préférées aux couleurs panafricaines !
2 Couleurs et disposition que l’on retrouve quelques semaines plus tard (le 19 juillet 1960) dans le drapeau de l’État du Katanga! Voir plus loin, p. 52 ss.
3 O.Neubecker: op. cit. 1977, p.141, ainsi que O.Neubecker et W. Rentzmann: « 10.000 Wappen und Emblemen », Battenberg Verlag, München, 1974, p. 125.
4 Whitney Smith, op.cit., 1976, p 202.
5 Ndaywel è Nziem, « Histoire générale du Congo », Ed. De Boeck & Larcier, Duculot, Paris, Bruxelles, 1998, p. 637.
6 L’Éthiopie (ou Abyssinie) est le seul État africain à avoir gardé son indépendance. Le premier État à avoir acquis son indépendance est le Ghana, en 1957 : son drapeau portait les mêmes couleurs que celui de l’Éthiopie (vert, rouge et jaune – voir figure 46 ) mais disposées autrement. Plus tard, la Guinée (1958), le Congo Brazzaville (1958) et le Mali (1959), pour ne citer que ceux-là, ont également adopté des drapeaux nationaux reprenant ces mêmes couleurs, devenues celles du mouvement panafricain.
7 R. Harmignies, op.cit., Zürich, 1967, p. 51.
8 Voir I. Ndaywel è Nziem : op. cit., pp. 675 ss.
9 In O. Neubecker, et W. Rentzmann: op. cit., p. 191. La figure 47 a été mise en couleur par l’auteur.
10 La feuille de palmier devrait être de sinople, et les armes, probablement de teintes « naturelles ».
11 In « Le Parchemin », 1972, p.24.
12 Voir Le Parchemin, n°61, 1960, p. 104 et R. Harmignies, « Histoire du drapeau du Congo, de l’État indépendant à la République démocratique », in « Recueil du IIième Congrès intern. de Vexillologie », Zürich, 1967, p. 47 et ss.
13 Déclaration du directeur du Bureau politique, reproduite dans la presse de Kinshasa du 21 nov. 1971.
14 Voir A. Rabbow, « Lexikon politischer Symbole » , Münich 1970, p. 174. verbo Panafrikanische Farben.
15 En fait, cela revenait donc à choisir entre le drapeau de 1960 et celui de 1964.
16 Car les couleurs et les éléments des armoiries provenant du drapeau de l’A.I.A. sont manifestement préférées aux couleurs panafricaines !
©Patrick Pierloz 2017